Avec son film d’horreur, Dave Grohl inscrit son groupe dans la droite ligne des comédies rock. Critique.
Un groupe. Un album à enregistrer. Une maison… hantée. Théâtre idéal, imaginé par le musicien Dave Grohl, pour faire passer un nouveau cap à ses acolytes des Foo Fighters. Après une longue discographie, puis plusieurs rockumentaires pour Grohl, les Fighters deviennent désormais acteurs, le temps de « Studio 666 », le premier film écrit par leur leader.
Et franchement, malgré un pitch qui fait dresser un sourcil, il faut avouer que les six musiciens s’avèrent plutôt bons dans ce registre qu’on ne leur connaissait pas. Au départ, il est question pour le groupe d’enregistrer son dixième album fictif, poussé par le manager. Pour l’occasion, Dave Grohl ne veut pas se cantonner à du classique. Le fondateur des Foo Fighters veut un décor digne de l’événement. Quelque chose comme le manoir de Led Zeppelin, avec sorciers et dragons. La manager leur dégote une villa à Encino, un quartier au Nord Ouest de Los Angeles.
Entre « Tenacious D » et « Scary Movie », sauce rock
Contrairement aux ambitions d’origine, le groupe va vite se retrouver confronté à des forces obscures, Dave Grohl en premier lieu. La maison a déjà été occupée par un autre groupe en 1993, pour un enregistrement qui se transformera en drame.
Loin du cinéma d’auteur certes, le film, plutôt adressé à des fans de rock, se révèle comique à souhait, bien tourné, bien pensé. Rien, ou presque, pour faire penser qu’il s’agit de musiciens au lieu d’acteurs. Résultat plutôt convainquant, pour un long-métrage digne du genre, à ranger entre « Tenacious D et le Plectre du Destin » dans lequel Dave Grohl interprète déjà le rôle du démon, « Wayne’s World » et « Scary Movie ». Du rock, des blagues format post-ado, de l’horreur version comique.
À noter aussi la présence de plusieurs invités de haut rang rock. Comme Kerry King, guitariste de Slayer et technicien dans le film, Lionel Richie qui campe son propre rôle, ou le virtuose Steve Vai, dont on ne voit que les mains le temps d’une courte scène, crédité au générique de fin pour les cascades de guitare. Sans compter une brève apparition de John Carpenter, l’un des maîtres du cinéma d’horreur, en tant qu’ingénieur studio.
Tous les ingrédients nécessaires pour rire de bon cœur, un peu comme on se fend la poire avec une histoire racontée par un pote. Un peu bête, mais vraiment pas méchant. Sur fond de rock qui dépote, tourné stoner/trash, comme on a pu s’en rendre compte avec March of the Insane, premier titre tiré de la bande originale, paru mi-février.
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