UNE VIERGE À LA MAIN DE FER

Iron Maiden s’est accaparé la grande scène de Paléo hier soir, aussi bien que l’entier de la plaine de l’Asse.

David Trotta

Dès l’ouverture des portes de Paléo mercredi, quantité de t-shirts noirs montrant une momie envahissaient la plaine de l’Asse. Les fans d’Iron Maiden, tête d’affiche du jour, ont décidé d’honorer le groupe en arborant massivement Eddie, la mascotte mythique du combo heavy anglais. A 20h30, les mêmes sont massés devant la grande scène pour le début du show qui doit durer deux heures.

Véritable décor de théâtre, ambiance civilisations précolombiennes sur plusieurs niveaux. Quelques sons arrivent, puis les effets pyrotechniques enflamment Nyon. Et le groupe fait son entrée. Tels qu’ils sont connus, Nicko McBrain et sa batterie en moins évidemment, tous se ruent sur le devant de la scène. Les trois guitaristes Dave Murray, Adrian Smith et Janick Gers, le bassiste Steve Harris et le showman himself Bruce Dickinson. Ils partent très fort pour présenter leur Book of Souls Tour. Et très forte, l’ambiance le restera au long des deux heures de concert.

Main de fer
Du début à la fin, Iron Maiden montre qu’il règne en maître sur Nyon. Tellement habitué à tenir d’une main de fer un public de plusieurs dizaines de milliers de personnes. A commencer évidemment par leur leader Bruce Dickinson. Il va et vient constamment. Il court dans tous les sens, parcourt l’entier de la scène sur ses plusieurs niveaux. S’adresse au public, en français uniquement, parfois approximatif, mais il fait cet effort. Le public, il ne le lâche jamais. Dickinson est impressionnant de charisme. A presque 58 ans, il ne s’arrête jamais. Seule la voix a parfois du mal à le suivre. Mais il réclame encore et encore. « Chantez plus fort ! » et le public de s’exécuter. Il gesticule. Il fait le show, et même très bien. La vierge tient son monde d’une main de fer.

Et les musiciens ne sont pas en reste. La plupart du temps, ils mobilisent à cinq le devant de la scène. Les trois guitares, la basse et le micro font bloc. La batterie, juste derrière insuffle la chevauchée Maiden. Question technique, c’est une machine qui tourne. Tous s’amusent avec le public transgénérationnel qui a fait le déplacement à Nyon. Murray, Smith et Gers, comme sur album, se partagent les solos, tous plus habiles de dextérité. Sur les planches, ils s’amusent, et ça se voit.

Côté public, l’artillerie anglaise fait mouche. Ça bouge, ça danse, ça chante. Au moment de passer aux standards, les fans participent activement. Sur Fear of the Dark par exemple, The Number of the Beast ou Children of the Damned, ils transforment l’Asse en chœur géant.

« Vous êtes la famille »
Bien qu’un peu plus mous que d’habitude selon certains connaisseurs, Maiden a toutefois fait le show sans discontinuer. Entre hargne rock, mais aussi impertinence parfois et remerciements à la foule. Juste avant les rappels, Dickinson se lâche. Ils doivent partir. C’est le règlement suisse strict qui le veut, lance-t-il, avant de mimer une masturbation. A voir, les règles, très peu pour lui.

Puis lorsqu’il aperçoit un drapeau français, il évoque les récents attentats, pour rappeler que le public Maiden est le même partout, sans distinction. « Il n’y a pas de couleur, de pays ou de genre à un concert d’Iron Maiden. Vous êtes tous la famille », glisse-t-il. Puis les rappels enfin, où le groupe attend en coulisses que l’assistance réclame le retour en force des Anglais pour quelques titres encore, qui achèveront une vraie belle performance.

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