« They All Came Out To Montreux » : le formidable hommage à Claude Nobs

Bien au-delà d’un documentaire musical, la minisérie consacrée au Montreux Jazz Festival tire avant tout le portrait d’un passionné, amoureux des artistes.

David Trotta

Dix mille francs pour concrétiser une idée. La somme peut sembler coquette, elle paraît toutefois dérisoire une fois que l’on sait qu’il s’agit du premier « cachet » alloué à un projet. Celui qui deviendra le Montreux Jazz Festival. Grâce au travail, à l’enthousiasme et à la passion d’un homme : Claude Nobs.

 « They All Came Out To Montreux – la folle histoire de Montreux Jazz Festival », minisérie documentaire en trois épisodes réalisée par le britannique Oliver Murray et diffusée hier soir sur RTS2, raconte en images grandioses, extraits de concerts d’anthologie, en archives et en témoignages, une immersion magique dans la création d’un haut lieu de la musique. Un rendez-vous incontournable qui a placé Montreux, alors petite ville presque ennuyante, sur la carte mondiale.

Mais bien plus que des éloges au festival, le documentaire narre aussi et surtout l’histoire de son créateur, amateur de jazz en quête d’un souffle pour sa ville. Un amoureux transi de musique et des artistes, qui voulait créer un événement unique en son genre. Pari fou, mais pari gagnant, comme le montrent les images : Nina Simone, Ella Fitzgerald, Miles Davis, John McLaughlin. Mais aussi B.B. King, Buddy Guy, Led Zeppelin, ZZ Top, Wyclef Jean, Talking Heads. Tous fouleront une seule et même scène. Celle du Montreux Jazz Festival, qui s’ouvre rapidement à la pop, au rock, puis à l’ensemble des genres.

Sans compter que Montreux, si plane l’ombre d’un Claude Nobs omniprésent, n’est pas seulement question d’un festival. Avec le temps, la ville attire de nombreux artistes qui choisissent d’y résider, un temps plus ou moins long, et verra naître quelques légendes. Titre clin d’œil, « They All Came Out To Montreux » retrace aussi l’histoire de grands moments de la musique, comme la création et l’enregistrement de Smoke on the Water fin 1971 par Deep Purple, ou Under Pressure, de Queen et David Bowie au sortir d’un barbecue préparé par Claude Nobs, dans son chalet de Caux, sur les hauteurs de Montreux. Les studios utilisés par Keith Richards et les Rolling Stones, AC/DC, Iggy Pop.

Une minisérie qui se caractérise par l’omniprésence de l’image, celles des archives du festival en premier lieu et qui ne laisse aux témoignages que le son. Un choix de réalisation magnifique pour un résultat magique, formidable hommage, en musique, à Claude Nobs. À voir absolument, en replay sur le site de la RTS.

En relation :
– « J’aimerais que ce festival s’appelle le Claude Nobs Montreux Blues Festival »
– Légendes de Montreux
– Mathieu Jaton : « Smoke on the Water est clairement l’hymne de Montreux »

– Les archives de PLANS CULTES au sujet du Montreux Jazz Festival

Laisser un commentaire