Knebworth 1996 : quand Oasis mettait le monde à genoux

Sorti fin novembre, Oasis Knebworth 1996 remet sur le devant de la scène le combo rock de Manchester le temps d’un live plein de rage, quand les frères Gallagher démarraient leur conquête du monde.

David Trotta

À évoquer Liam et Noel Gallagher, beaucoup ne retiennent aujourd’hui qu’une guerre fratricide, à coups de bassesses expédiées par médias interposés, parfois entre deux rares appels du pied. Une querelle qui dure depuis plus de dix ans, et qui marquait, au tournant des années 2010, la fin de Oasis, l’un des plus grands groupes de rock, issu de la banlieue de Manchester.

Cette année pourtant, grâce à son double album live Knebworth 1996, Oasis rappelle avec rage sa gloire d’antan. Quand, avec deux disques studio, Liam et Noel attiraient plus de 250’000 personnes à leurs concerts. En précisant qu’à l’été 1996, c’est plus de deux millions de fans qui cherchaient à se procurer un ticket pour la double soirée historique de Knebworth.

Fin novembre donc, en plus d’un rockumentaire d’une rare qualité, tourné en marge de son live le plus célèbre et diffusé plus tôt dans l’année au cinéma, Oasis publie enfin l’album d’un concert d’anthologie. Qui condense en vingt morceaux la force de frappe des frères Gallagher, la hargne d’imposer leur musique au monde entier, la profondeur des chansons, la qualité des mélodies. Dans Knebwoth 1996, place à deux frangins de Manchester qui ont les crocs. Rien de moins.

L’occasion de tordre le cou aux millions de critiques décidées à résumer Oasis à de la pop mielleuse, plagiant dans tous les sens Beatles et autres Stones. Knebworth 1996, un live brillantissime, aligne toute la magie créative des frères Gallagher. Entre les voix percutantes tant de Liam et de Noel et le brio de muscler encore leurs plus grands titres, il en ressort un disque simplement fascinant.

Côté coups de cœur, on citera notamment Hello pour la communion entre Liam et Noel, idem avec Slide Away. Ou encore la beauté d’un Masterplan sublimé par la complainte granuleuse de l’harmonica, ainsi qu’un final explosif avec, tour à tour, Live Forever, Champagne Supernova et I Am the Walrus et leurs logues tirades instrumentales d’une folle intensité, rarement mise à l’honneur sur album studio.

Note 10/10

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