La dernière aventure d’Astérix le Gaulois suit la fuite de la fille du grand chef Vercingétorix. L’idée est bonne, mais l’histoire s’avère plutôt faible.
David Trotta
Par Toutatis, le dernier album du plus célèbre des Gaulois a déferlé hier en librairix ! Comme à chaque fois, il s’agit d’un événement. Avec une éternelle question : où Astérix et ses acolytes partent-ils à l’aventure ?
Cette fois, c’est au cœur de leur village que se déroule la trame avec La fille de Vercingétorix. L’idée : l’héritière du grand chef, battu par César, est l’unique espoir de voir les Gaulois se lever encore et toujours face à l’envahisseur romain. Avant de déposer les armes, Vercingétorix a confié son enfant à ses soldats pour que ceux-ci la cachent. Preuve de la filiation, Adrénaline garde avec elle le torque de son père, un collier honorifique.
En chemin pour Londres, ses gardes décident de la confier au village d’irréductibles le temps de se procurer un bateau. Mais attention : Adrénaline a une fâcheuse tendance à fuguer.
Roman d’adolescente
Si l’idée s’avère bonne, c’est qu’Astérix fête cette année ses 60 ans. Autour du mythe se cache depuis ses débuts la résistance qu’oppose son village aux forces romaines. Mais aussi la défaite générale des Gaulois face à César, et notamment celle de Vercingétorix. Remettre sur le devant de la scène la grande histoire s’avère dans ce contexte un bel hommage.
Sauf que l’intrigue proposée dans ce trente-huitième album n’a pas vraiment de quoi extasier le lecteur. Elle suit Adrénaline, la fille de Vercingétorix, dans sa tentative de fuite vers Londres. Jeune, elle se sent incomprise face aux attentes des adultes. Au final, il s’agit bien plus d’une nouvelle pour adolescent qu’une histoire capable de rassembler petits et grands.
Reste que La Fille de Vercingétorix propose ça et là de touchants petits hommages. En premier lieu celui à Charles Aznavour, décédé en octobre 2018, transformé en pirate chanteur. Mais aussi, pour la deuxième fois de l’histoire d’Astérix, à John Lennon. Ou plutôt Letitbix, ce rêveur persuadé que la paix reviendra un jour.
Dommage alors de ne pas avoir creusé davantage des thématiques d’actualité pourtant évoquées en cours d’histoire : notamment la surconsommation de viande et les eaux infestées de déchets, des maux très contemporains liés au mode de vie de l’homme industrialisé.
Bravo, bel article! Me réjouis de parcourir ce livre!