UN BON DEUXIÈME VOLET SIGNÉ DICKER

Le Genevois Joël Dicker avait fait sensation avec son second roman. Le nouveau volet, Le Livre des Baltimore, devrait séduire les fans de La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert.

Par David Trotta

Marcus Goldman reprend du service. Une fois encore sous la plume de Joël Dicker, le héros de La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert plonge le lecteur dans son histoire personnelle, celle du gamin injustement servi par la vie.

Le Livre des Baltimore raconte le jeune Marcus, le Goldman-de-Montclair, qui envie ses cousins, son oncle et sa tante, les Goldman-de-Baltimore, à qui tout réussi. Leur maison est bien plus grande, leurs voitures plus luxueuses, leur vie plus palpitante. Dès qu’il les rejoint, à chacune de ses vacances, Marcus exulte. Il retrouve sa vraie famille. Son brillant cousin Hillel, Woody, recueilli par les Baltimore, prodige du football, son oncle Saul, avocat que la réputation précède, et sa tante Anita, la plus belle et aimante de toutes.

A Baltimore, tout brille, tout a du sens, tout est en effervescence. Mais chez lui, à Montclair avec ses parents, tout semble fade. Et son entourage le conforte dans ses sentiments, à chacun de ses séjours avec les Baltimore. Tous admirent la puissance des Baltimore, et prononcent de façon presque condescendante le nom des Montclair. Adulte, Marcus devient l’écrivain le plus en vogue des États-Unis. Étonnamment, les Baltimore semblent avoir disparu. « Le Drame », comme Dicker l’introduit d’emblée, les a décimés…

Côté style, Le Livre des Baltimore s’inscrit dans la droite ligne de l’Affaire Harry Quebert. Plusieurs temporalités viennent donner le rythme et racontent l’histoire de Marcus à différentes époques sans que Dicker perde le lecteur, malgré des allers-retours constants entre la vie de l’enfant, de l’ado, du jeune adulte ou de l’écrivain star. La force du Quebert est présente dans ce second volet: le suspense est une fois encore habilement manié par le Genevois.

Attention toutefois au « Drame » précisément. Celui que Dicker évoque presque toutes les dix pages, mais qu’il ne décrit toutefois que très loin dans le roman. Le rappel constant au tragique événement est proprement inutile, et pour le moins maladroit. Un tic obsessionnel qui sort le lecteur de l’histoire à échéances régulières, aussi agréable qu’un spam ou qu’un démarchage téléphonique. « Allô? Vous vous souvenez, je suis toujours là et je ne vous lâcherai pas! ». Oui, mais on a rien demandé, et on s’en contre-fout!

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