
A l’école, elle était ma hantise. Apprendre par cœur. Réciter. Autant de mots à n’y rien comprendre. Un peu vieillotte, semble-t-il, et surtout mal valorisée. Mais elle était au programme. Impossible d’y échapper. Puis, au gré du parcours, elle s’est arrêtée. La poésie est pourtant omniprésente. Genre ô combien sacré. Et finalement, même au-dehors de la cour, je n’ai (mal)heureusement pas pu y couper.
Pourtant, de-ci, de-là, il est des mots qui interpellent. Un langage un peu plus proche du contemporain. Où certains couchent des vers entre rêve et réalité. Souvent entre ces deux mondes, le temps d’une parenthèse enivrée. Récemment, c’est par Andrea Picci et son recueil Essais de gloire (Anatomie de mon cœur en été) que la poésie a repris son cours. Pour son premier ouvrage littéraire, l’artiste lausannois dévoile ses pensées au fil de voyages, de rencontres, de promenades, d’introspections ou de soirées. Le tout segmenté en quatre chapitres moins distincts qu’il n’y paraît.
Andrea Picci aborde des thèmes chers au genre, tels que l’évasion, la nature, et surtout l’amour. L’amour présent dans la quasi-totalité des textes. De ses proches, son amie en particulier à qui il dédie les pages, des villes qu’il regarde entre songe et amusement, du quotidien et ses travers.
Côté forme, pas de logique ou de système bien léché. Tantôt quelques vers, parfois plusieurs phrases. Une déclinaison à savourer en quelques minutes seulement, qui prouve surtout la variété des contours de la poésie. Peu de rimes, pas de pieds, le plus souvent juste des mots qui se suivent. Résultat un peu brut.
« Que doit-être la poésie d’aujourd’hui ? Elle est ce qu’on en fait », lit-on en commentaire. C’est précisément tout l’intérêt de l’ouvrage. Certains adoreront la subjectivité de l’œuvre, d’autres moqueront l’artiste un peu sur son arbre perché.
Essais de gloire
(Anatomie de mon cœur en été)
Andrea Picci
Editions de la Marquise, 2017
ARTICLE PUBLIÉ DANS L’UNISCOPE N°626, LE MAGAZINE DU CAMPUS DE L’UNIL, 4 SEPTEMBRE 2017, P.20
David Trotta
