
Les Nyonnais de Broken Bridge se produisaient mercredi 28 novembre aux Docks, dans l’espace café. L’occasion pour PLANS CULTES de s’entretenir avec la jeune et sulfureuse formation, fraîchement passée de duo à trio.
Calmes et posés, presque timides. Marco (Don Saltamontes à la guitare et au chant) et Alex (Redd Knee, batterie et chant) ont monté l’an dernier le duo Broken Bridge. Depuis, ils ont sorti un album live enregistré en 2018 au Bouffon de la Taverne, à Genève. Le public a aussi pu les voir sur des scènes de prestige, comme celles du Blues Rules Festival à Crissier (VD) ou le Sierre Blues Festival (VS). La formation a pris de l’ampleur cet octobre avec l’arrivée de William (Captain Will, basse et deuxièmes voix). Calmes et posés, presque timides disions-nous ? Bien loin de la rage rock qui déferlera deux heures après, dans l’espace café des Docks, à Lausanne, le temps d’un concert aussi sauvage que savoureusement rockestré, façon joyeux bordel minutieusement organisé. Interview.
Broken Bridge fait partie des formations rock montantes en Romandie. Comment est né le groupe ?
DS : Nous formions à l’origine un duo avec Redd Knee. Nous avions déjà un groupe avant Broken Bridge, il y a quelques années, que nous avions monté au gymnase. J’ai arrêté un moment puis nous avons recommencé à jouer ensemble, à jammer. Dès notre première répétition, nous avons composé cinq ou six morceaux. Ce ne sont plus ceux que nous jouons maintenant, mais ils nous ont fait voir qu’on pouvait concrètement faire quelque chose.
RK : Nous avons donné plusieurs concerts en duo pendant un an sur Vaud, Valais et Genève. Le duo a ses avantages, mais nous souhaitions explorer quelque chose de plus large et plus aventureux. Nous avons donc cherché un bassiste et trouvé Captain Will, qui faisait partie d’un autre groupe.
Ajouter un musicien, facile à faire ?
DS : Il est difficile de trouver un bassiste, tout court. Encore plus quelqu’un de notre âge (ils frôlent à peine la vingtaine, ndlr). Et enfin un bassiste qui aime le garage rock. Quand j’ai vu ses influences, psyché, garage, je me suis dit que c’était précisément ce qu’il nous fallait. Nous avons vu dès la première répétition que ça donnait quelque chose de bien et que ce format nous permettait de créer des morceaux plus instrumentaux, avec des mélodies et des soli. Ne plus être uniquement dans la rythmique, pour moi à la guitare en tout cas.
Vous avez sorti votre premier album cette année, enregistré lors de votre passage au Bouffon de la Taverne, à Genève. Pourquoi un live ?
DS : Par sincérité et honnêteté envers notre public. Il nous permet de montrer précisément ce que l’on fait, ce que le public va entendre en concert. Nous n’avons pas passé des heures à retoucher les morceaux en studio. Je n’ai pas ajouté une deuxième ligne de guitare pour jouer un solo dessus, simplement parce qu’il n’y en a pas en concert.
L’énergie du live semble faire partie de votre identité.
DS : C’est ça. Beaucoup de gens nous ont demandé si ça allait changer avec un musicien supplémentaire. La réponse est non, puisque l’énergie et la transe musicale sont la source de notre musique.
Vous vous présentez comme un groupe de garage rock. Mais on entend de nombreux univers dans vos compositions. Pour vous, musicalement, qu’est-ce que Broken Bridge ?
DS : Ça vient de beaucoup de choses. J’ai baigné dans le blues, Redd Knee dans le punk. Chacun y a mis son grain de sel finalement. Ce qui donne une sorte de punk-blues-rock. Et nous sommes tous les trois fans de garage rock. Nous principales influences viennent des sixties. Des groupes de garage punk et garage rock des années 60, avec les grandes compilations comme Back from the Grave. Nous avons englobé et arrangé tout cela avec nos styles différents. Et ça donne ce melting-pot.
RK : Nous n’essayons par contre pas de faire une musique du passé. On la remet à jour. Nous sommes autant influencés par de vieux groupes que certains très actuels.
Vous allez monter sur scène dans deux heures, ici aux Docks dans le cadre du projet Proxima (soutien et valorisation d’artistes émergents et locaux), après un jour et demi de résidence. Que garderez-vous de cette expérience ?
DS : Nous avons composé de nouveaux morceaux que nous jouerons ce soir. Frais d’hier soir et aujourd’hui. Plus largement, c’était super de travailler avec l’équipe des Docks. Un de nos amis a aussi pu nous rejoindre pour les lumières. Nous avons passé du temps avec les ingénieurs pour obtenir le son précis que nous cherchons pour le concert. De plus, être présents deux jours dans un même lieu, sur une même scène, confère une certaine confiance. Aussi bien avec nos morceaux qu’avec la scène et la salle dans laquelle nous allons jouer.
RK : Nous retiendrons particulièrement de ces deux jours les conseils pour monter un bon show. En termes de son, de lumière et de performance scénique. Nous avons aussi pu consacrer du temps à perfectionner nos morceaux, améliorer certaines parties, affiner les choses.
Ce soir Les Docks donc. Mais vous avez aussi joué lors de grands rendez-vous plus tôt dans l’année. Comme le Blues Rules Festival de Crissier ou le Sierre Blues Festival. La suite ?
DS : Nous terminons l’année en beauté avec les Docks ainsi qu’une date à Paris le 21 décembre. Notre objectif était de réussir à jouer dans des salles et festivals réputés. Ainsi que de sortir de Suisse. Même sans aller forcément très loin. Nous commençons par Paris, c’est super !
Et en terme de musique, un album à venir ?
DS : Nous aimerions sortir un 45 tours vu que nous sommes tous de grands amateurs de vinyles. Si possible en le publiant sous un label. Aussi parce que dans les années 60, beaucoup de groupes garage réalisaient des 45 tours contenant un seul morceau par face.
RK : Puis un album. Pour fin 2019, ce serait bien.
À voir :
– Galerie photo complète du concert de Broken Bridge aux Docks mercredi 28 novembre
Liens :
– Le Bandcamp de Broken Bridge
– Le Projet Proxima sur le site des Docks