LA MÉSAVENTURE DE TINTIN

Plutôt pauvre, l’expo temporaire au mudac consacrée au père du reporter belge est loin de convaincre.

David Trotta

Tintin au cœur de Lausanne. Pour une bonne nouvelle, c’est une bonne nouvelle. Sur le papier en tout cas. Et finalement, sur le papier seulement. Car la visite au Musée de design et d’arts appliqués contemporains (mudac), qui propose jusqu’en janvier l’exposition Le monde d’Hergé, laisse franchement perplexe.

Sur les murs, de nombreuses planches. Noir-blanc, couleur, encre de Chine. Des épreuves, des affiches publicitaires, du Tintin, du Quick et Flupke, Jo, Zette et Jocko. Des dessins pour le Petit Vingtième, d’autres pour le Journal de Tintin. Juste de petites notes au bas, le plus souvent pour indiquer la date. Sans réelle explication. Pourquoi, comment, dans quel but, à quel stade du processus ?

Idem quand il s’agit d’évoquer l’artiste. Hergé accompagné de Tchang, Hergé avec son épouse, Hergé avec les scouts. Une date. Une phrase au plus. Et c’est doublement dommage quand on sait que Georges Remi a fréquenté en personne Lausanne, une célèbre papeterie de la Rue Centrale quand il lui fallait du matériel, et la région de la Côte évidemment. Le plus souvent durant ses retraites quand ses phases de déprime surgissaient, racontent ses biographies.

Une exposition assez décevante faut-il souligner. Plutôt restreinte, et en rien vivante. Au contraire de monde créé par le dessinateur belge. Lui qui, album après album, insufflait du suspense, de la vie, du rythme. Une expo aux contours donc de mésaventure pour Tintin et sa bande.

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