Récemment sorti à la vente, le remake du célèbre Livre de la jungle a de quoi décevoir.
David Trotta
L’histoire du jeune Mowgli, le petit d’homme recueilli et élevé par une meute de loup, fait partie de celles parmi les plus connues. Depuis son adaptation en 1967 par les studios Disney, Le livre de la jungle, de Rudyard Kipling, a égayé de nombreuses têtes blondes.
Cette année, Disney a décidé de réitérer en remettant son succès au goût du jour. Après visionnage de cette nouvelle mouture désormais à la vente, difficile de ne pas se dire qu’ils auraient certainement dû s’abstenir. La version 2016 laisse franchement perplexe. Car au-delà d’une piqûre de rappel, certains éléments de l’histoire changent radicalement la nature du chef-d’œuvre d’animation.
La grosse erreur de cette formule numérique est d’avoir voulu en faire quelque chose de grandiloquent, quitte à faire des entorses majeures à l’histoire. Entorses au goût de sortie de route. A commencer par Shere Khan.
Jeune et …
Dans le long métrage d’animation de 1967, le jeune Mowgli est contraint de quitter la jungle à cause de Shere Khan. Le tigre, farouche ennemi des hommes, pourchasse l’enfant, qu’il ne retrouve qu’à la toute fin du film, quand Mowgli fait faux bond à Baloo. En 2016, le tigre apparaît dès le début de l’intrigue. Au bord du rare plan d’eau auquel s’abreuvent les animaux. La loi de la jungle lui impose de laisser l’enfant tranquille durant la sécheresse. Ce que tous appellent la « trêve de l’eau ». Mais au retour de la pluie, Shere Khan, borgne à cause des hommes, promet au clan des loups de traquer Mowgli. Quand la pluie revient, Shere Khan retourne chez les loups. Lorsqu’il apprend que Mowgli est en route pour le village des hommes, il tue Akela, le chef de la meute, et s’installe sur ses terres en attendant qu’on lui ramène le petit d’hommes.
Plus tard dans l’intrigue, Mowgli apprend pourquoi le tigre veut sa mort. C’est Kaa, le serpent féminin d’une cinquantaine de mètres de long qui, au cours d’une séance d’hypnose, lui raconte que c’est son père qui a rendu borgne Shere Khan, juste avant que le tigre ne le tue.
L’autre sortie de route, toujours sur fond de vengeance, c’est l’assassinat d’Akela et ses conséquences. Mowgli en est informé par le roi Louie, un gigantopithèque, singe préhistorique d’au moins cinq mètres de haut, qui finit aussi par mourir. Le petit d’homme décide de retourner sur ses pas pour venger le loup qui l’a recueilli, en tuant Shere Khan. Ce qu’il finira par faire.
Dernière désillusion importante : la musique. Une partie du succès du long métrage d’animation est le fait des chansons qui traversent le film. Notamment Il en faut peu pour être heureux, et Un homme comme vous. Sauf qu’en 2016, très mal amenées, les chansons, les deux seules du film, tombent de nulle part. Comme si les réalisateurs s’étaient rendu compte que celles-ci étaient incontournables, et qu’ils devaient coûte que coûte les intégrer à cette nouvelle version.
Bref. Pour ceux qui imaginent redécouvrir Le livre de la jungle, qu’ils s’attendent d’avantage à avoir droit à la mauvaise blague de la jungle.
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