
L’artiste australien se produisait samedi soir sur la scène des Docks, à Lausanne, pour présenter son dernier album Home. Sa nouvelle formule, passant de trio à quintet pour l’occasion, a beaucoup fait parler.
Il a fallu peu de temps après la mise en vente des billets pour que le concert de John Butler, qui s’est tenu samedi soir, affiche complet. Car l’Australien, fort de sept albums studios qu’il tourne sur la planète entière depuis vingt ans, attire les foules.
Ce week-end, c’était au tour des Docks et de Lausanne de recevoir sa visite dans le cadre de la tournée Home, nom du dernier-né de Butler et son trio fin septembre. Une performance abondamment commentée et débattue une fois les dernières notes estompées.
Les moins
Sur la scène des Docks, mais comme pour la tournée en cours, le multi-instrumentiste a choisi de proposer différentes formules. La donne était claire : l’affiche annonçait un concert de John Butler Trio +. C’est donc à cinq que les musiciens ont foulé les planches pour proposer les titres issus de Home. Un choix qui n’a pas été du goût de tous, puisque nombreux ont été ceux à critiquer le groupe dans cette configuration, qui maximisait les orgues et les percussions, préférant donc le trio classique, moins diffus, voire confus.
Butler s’est aussi offert son moment à lui en deuxième partie de concert, lorsqu’il a entamé Ocean, un titre totalement instrumental de près de 15 minutes. Bilan mitigé là encore. Trop long pour certains, comme le show dans sa globalité (plus de deux heures). Le prix à payer pour « la soupe pop pour adolescente qu’il nous a servie au début », lançaient d’autres.
Les dernières remarques ont enfin porté sur le jeu de scène du leader. Totalement absent pour beaucoup, puisqu’il est le plus souvent resté dans son coin, presque jamais en avant, à gauche, côté jardin. Une belle marque d’humilité pour d’autres.
Les plus
John Butler et son équipe ont pourtant bel et bien donné de leur personne pour ce concert lausannois. Peut-être de façon un peu lassante à force, le combo a montré l’étendue de ses capacités. À commencer par celles de Butler, qui manie avec une dextérité magistrale tous les instruments à cordes passant entre ses mains, alternant jeu en picking, en accords plaqués, ouverts, au bottleneck, à la guitare folk, électrique, douze-cordes, banjo, etc. Une virtuosité qui accompagnait une voix sans les moindres faiblesses ou hésitations, douce et forte à la fois, à l’Image de John Butler.
Côté ambiance, et malgré les avis partagés, il n’y avait qu’à regarder la grande majorité de la salle se laisser aller au gré des rythmes lancés depuis la scène. Tantôt folk, rock, blues, reggae, tout le champ musical de Butler s’est déversé au fil du concert. Même plus électro, lorsque le groupe a livré le morceau-titre du dernier album, Home. L’un de ceux à avoir fait grincer des dents. À souligner enfin évidemment l’attitude hyper feel good de Butler qui a traversé l’entier du show. Toujours le sourire aux lèvres entre les transes dans lesquelles il entre une fois les morceaux entamés.
Réception en demi-teinte donc pour la performance Trio +. Très probablement due au changement de cap dans le dernier album, que beaucoup n’avaient pas écouté avant le concert de samedi. Dos à dos, certains sont repartis des Docks des étoiles dans les yeux, d’autres avec une légère déception au coin des lèvres.
À voir : galerie photo du concert de John Butler aux Docks
À lire : critique de Home, septième album studio de John Butler, sorti fin septembre 2018
2 Comments on “John Butler +, ou moins ?”