Harry Quebert se reprend… un peu

Toujours en cours de diffusion, La vérité sur l’affaire Harry Quebert prend enfin du poil de la bête.

Les critiques n’ont jusqu’à présent pas été tendres avec La vérité sur l’affaire Harry Quebert, l’adaptation en série de dix épisodes du roman à succès signé Joël Dicker. Celle de PLANS CULTES non plus.

Il faut dire que les débuts n’ont pas été franchement à la hauteur des attentes. Notamment le rythme, très lent, et la qualité des acteurs, plutôt fades. Et pourtant, alors que la série touche à sa fin, l’histoire prend enfin du corps.

Mieux vaut tard
Il aura fallu attendre l’épisode 7, diffusé cette semaine, mardi sur RTS1 et mercredi sur TF1, pour être pris par l’intrigue et ses rebondissements. Pour rappel, l’histoire suit le jeune écrivain Marcus Goldman, venu rendre visite à son mentor Harry Quebert. Ce dernier sera rapidement accusé du meurtre, commis 30 ans plus tôt, de l’adolescente Nola Kellergan avec qui il entretenait une relation. Si le livre a séduit les lecteurs, notamment grâce au talent du Genevois Joël Dicker et le suspense qu’il a insufflé dans son récit, la série, pourtant réalisée par le cinéaste Jean-Jacques Annaud, a pour sa part cruellement manqué d’énergie.

À quatre épisodes de la fin donc, Marcus a prouvé l’innocence de son ami. Une aventure qu’il relate dans son deuxième roman. Succès total. Sauf que dès la parution et photo à l’appui, une femme fait remarquer à l’écrivain qu’il est passé à côté d’un élément clé, remettant totalement en cause son enquête qui repart de plus belle. Le suspense arrive enfin. Pour la première fois, à la fin du septième chapitre télévisuel, on se demande quelle sera la suite.

Personnages rehaussés
La manière d’amener l’histoire devient plus intéressante. Mais c’est aussi le jeu d’acteur et les nouveaux personnages qui prennent du relief. On est encore très loin d’une potentielle distinction pour un rôle dramatique, mais Marcus Goldman, joué par Ben Schnetzer, gagne en épaisseur. Finis les regards lancés façon telenovelas. Quebert (Patrick Dempsey) aussi, hanté par le souvenir des événements passés, l’œil plus noir, devient plus crédible.

De leur côté, les discussions se font moins niaises. Notamment celles entre Harry et Marcus. Ou entre Marcus et l’inspecteur Gahalowood. Jusque-là, elles consistaient en une sorte de remake des éternels duos aux relents Arme fatale. Le bon et le méchant, le naïf et le cynique, le blanc et le noir, l’intello et l’homme du peuple pragmatique. Derrière les querelles de bac à sable, place à l’échange. À noter encore l’apparition et la belle interprétation du pasteur Lewis dans les derniers instants de l’épisode 8, qui apporte de nombreuses réponses sur des éléments cruciaux dont personne n’avait souhaité parler.

À voir maintenant si les deux derniers épisodes resteront sur la même ligne. Histoire de terminer plus honorablement ce qui a commencé comme une fausse bonne idée.

David Trotta


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