Gallagher à Bâle, c’est un peu Noël avant l’heure

Noel Gallagher’s High Flying Birds – Baloise session 2023. David Trotta © PLANS CULTES

Avec ses High Flying Birds, Noel Gallagher bouclait hier soir l’édition 2023 de la Baloise session, dans un grand moment de communion.

David Trotta

Open the Door, fin du troisième morceau de la soirée pour Noel Gallagher, fut une invitation claire lancée à son public. À peine les fans sont autorisés à investir le devant de scène qu’une marée s’y rue immédiatement. L’aura Gallagher, avant celle des High Flying Birds.

Des High Flying Birds, groupe formé par Noel après la séparation d’Oasis, venus présenter à la Baloise session pour sa soirée de clôture le tout dernier opus en date, « Council Skies », sorti début juin. On apprécie, surtout que Gallagher reprend une route qu’il avait un peu délaissée, celles de titres brutalement pop, toujours plus agrémentés de sonorités électroniques avec le temps. Au total, cinq chansons du dernier disque, près de la moitié donc, avant de lancer quelques classiques de sa discographie, Heat of the Moment et If I Had a Gun. Manque tout de même Everybody’s on the Run, THE morceau de Noel Gallagher en ouverture de son premier album solo sorti en 2011. Celui qui confirmait le génie créatif, d’un puissance pop-rock hallucinante, se hissant au même rang que la plupart des tubes du temps de Oasis.

Ambiance toute particulière pour notre première Baloise session, avec d’un côté l’esprit club, un peu guindé du lieu. Ses tables rondes, son décor fastueux, une scène transfigurée en véritable écrin. Le tout placé sous l’œil du coach. Pep Guardiola, le héros de City, qui trône, version cartonnée, derrière les musiciens. Puis le devant de scène, totalement acquis à la cause Gallagher. Dès qu’on le peut, on alpague la star, comme on apostropherait un peu un vieux, accoudé à un bar, quelques pintes de trop dans le nez. Mais Noel rit et répond. Il prend le temps de discuter avec les siens.

Vient enfin le moment tant attendu, avec une deuxième partie de set dédiée aux grandes heures de Gallagher. Le temps d’Oasis. Ce truc monstre qui est parti des faubourgs de Manchester sous le bras de deux frangins pour envahir la planète entière. Noel Gallagher et les High Flying Birds enchaînent Going Nowhere, The Importance of Being Idle, The Masterplan, qui fête en ce moment ses 25 ans. Deux fans réussissent à faire parvenir des objets jusqu’à la scène. Un disque de « Definitely Maybe », premier opus de Oasis sorti en 1994, ainsi qu’une figurine pop à l’effigie de Gallagher. Là encore, le Mancunien se marre et prend le temps pour les siens. Il se prête au jeu. Il signe des autographes. En plein milieu du concert, avant de repartir sur Half the World Away et Little By Little.

D’autant que les High Flying Birds s’apprêtent à conclure. Un départ de scène qui annonce les rappels. Un premier avec une reprise de The Mighty Quinn, chanson de Dylan, popularisée par Manfred Mann dès 1968, le grand Bob ne l’ayant pas publiée. Une référence aussi au surnom de Gallagher, « The Mighty I », le puissant moi. Puis les monuments. Avec une version revisitée, particulièrement douce et feutrée, de Live Forever. Au placard le hurlement du cœur, déversé par Liam sur « Definitely Maybe ». Pour Noel, c’est doucereux et presqu’introspectif. Aucune rage. Ce qu’il confirme et terminant le concert par le légendaire Don’t Look Back in Anger.

Soirée grandiose du côté de Bâle. Qui nous aura offert un concert comme si c’était un peu Noël avant l’heure.  

Laisser un commentaire