
Nouvellement installé à Penthaz, le Venoge Festival a accueilli hier ses premiers hôtes. Dans une gigantesque flaque de boue, sous la pluie, mais dans une ambiance rock plutôt chaleureuse.
Il fallait être patient hier avant d’entendre sonner les premiers accords sur la grande scène du Venoge Festival. Premier concert, première demi-heure de retard. Pas question de fouler les planches, mercredi à 16h30, alors qu’aucun festivalier n’avait encore pu franchir les portes du Venoge. Un choix de programmation qui a largement fait débat par ailleurs, a-t-on pu entendre un peu partout, avec une première tête d’affiche démarrant, en plein de milieu de semaine, en plein milieu d’après-midi. Sans grande surprise, le retard, sera bien vite oublié, avec force et vigueur, grâce à une performance survoltée des Américains de The Last Internationale.
Mercredi, il aura aussi fallu composer avec les éléments et une pluie qui a rapidement transformé une large partie du site en une énorme flaque de boue. Qu’importe, au regard des concerts tous délivrés dans la plus pure énergie rock. Celle des Black Shoe’s Button, ou de la malice blues signée Seasick Steve, de retour en terres vaudoises quelques mois après son passage, début mai, aux Docks de Lausanne. Idem du côté de Steve ‘N’ Seagulls, la célèbre formation finlandaise spécialisée dans les reprises bluegrass de grands classiques, notamment hard rock et metal.
Sans compter la présence du légendaire Iggy Pop pour ameuter la foule devant la grande scène. Un Iggy Pop qui a rapidement laissé tomber le blouson de cuir pour délivrer un concert plutôt étonnant, mêlant à la fois les grands classiques de l’ex-Stooges, soulignés par des cuivres. Résultat plutôt intéressant, avec l’Iguane, bien que vieillissant, toujours animé par la scène, mais aussi assagi par des sonorités parfois presque jazzy. Tout comme la rage éclatante du quatuor français Skip the Use, ravi de sa présence au Venoge Festival après une tournée intense, l’un de ceux qui « ont encore les couilles de programmer du rock », soulignait le groupe à travers son chanteur. Sorte de doigt d’honneur en mots, que d’autres, comme Iggy Pop et Seasick Steve ont eux préféré adresser en gestes. Le premier, on ne saurait franchement dire pourquoi, le second en direction de cieux, afin qu’ils se fassent cléments du côté de Penthaz.
Une soirée d’ouverture plutôt réussie, côté musical notamment. Un peu mois côté organisation, délaissant un bon nombre de festivaliers dans des parkings devenus complètement impraticables, qui a pu compter sur les bonnes âmes prêtes à venir en aide aux autres automobilistes embourbés. Probablement aussi un peu agacées par la très longue attente tant du côté des stands de mousse que dans la file des voitures qui a souvent dû patienter plus d’une heure avant de réussir à s’extirper du bourbier.