La série narrant les aventures de Clarice Starling post Silence des agneaux, arrivée sur les chaînes francophones, se morfond dans une bien triste fadeur.
Parmi les rencontres magiques du cinéma des années 1990, celle entre la stagiaire au FBI Clarice Starling et le tueur Hannibal Lecter a fait du Silence des agneaux, sorti en 1991, l’un des classiques du genre thriller. De ceux qui nous tiennent en haleine. Sombres, lents, axés sur la psychologie des protagonistes et qui, le plus souvent, font dresser les poils. Avec d’un côté une jeune femme qui deviendra malgré elle et à sa façon une star. De l’autre, l’un des plus grands psychopathes du septième art.
La raison de leurs entretiens ? Clarice Starling devait soutirer des informations à Lecter, psychiatre renommé malgré ses crimes, susceptibles de déboucher sur la capture d’un tueur en série, qui dépeçait des femmes après les avoir assassinées. Chose qui sera faite, malgré la fuite de Lecter. Et qui sauvera la vie de Catherine Martin, fille de la Sénatrice Ruth Martin, captive de « Buffalo Bill ».
30 ans après
En 2021, avec Clarice, voilà que l’agent Starling est appelée par Ruth Martin, devenue ministre de la justice, pour se lancer à la poursuite d’un nouveau tueur en série. Côté chronologie, l’intrigue se déroule un an après les événements décrits dans le Silence des agneaux.
Manque de bol : un peu comme la mésaventure narrée par les chevaliers Perceval et Karadoc, partis en mission pour Kaamelott mais vite arrêtés dans leur quête par un agneau qui avait tourné, Clarice n’offre qu’une intrigue très relative, et surtout une très pale immersion dans la saga qu’elle entend prolonger. Entre jeu particulièrement fade et image terne, la série, diffusée depuis hier soir sur RTS1, démarre très mal. D’un ennui abyssal, elle tente de prendre racine dans les cendres encore fumantes laissées par le cannibale Lecter. Sauf qu’à bien y réfléchir, la saga, outre l’apport évident apporté par l’agent Clarice Starling en tant que contrepoids inattendu mais diablement efficace à Hannibal Lecter, n’a d’intérêt que parce qu’elle met précisément en scène l’horreur la plus absolue, incarnée par Lecter ou ses fantômes.
Avec Clarice, qu’importe la supercherie que les scénaristes trouveraient à lui mettre entre les pattes, force est de constater qu’on en revient à une simple et pour l’heure plutôt mauvaise série où un agent plus doué que ses collègues doit déjouer les plans de ce qu’on pense être un super vilain. Qui jette bien évidemment le soupçon sur un complot des hautes sphères. Comme tant d’autres, dont on se serait souvent bien passé. Un début qui ne sent pas franchement bon, et qui ne donne pas franchement envie d’y revenir.