Ce vendredi, Sum 41 et Green Day sortent respectivement 13 Voices et Revolution Radio. Un face-à-face qui replonge au début du 21e siècle.
David Trotta
Ils ont été au sommet du renouveau rock du début du siècle. Quinze ans plus tard, ces mêmes font toujours parler d’eux. Cette fin de semaine, Sum 41 publie 13 Voices et Green Day son Revolution Radio. Plus tôt dans l’année, c’était le combo Blink-182 qui relançait la machine punk rock.
Si elle a aujourd’hui perdu de sa superbe, il ne faut pas oublier que cette génération a fait beaucoup de bruit, notamment en 2001. A l’époque, le choc des Titans, c’était surtout celui entre Blink-182 avec Take Off Your Pants and Jacket et Sum 41 avec All Killer No Filler. Soit on aimait l’un, soit on aimait l’autre. Il fallait choisir. Pour faire partie des gens « cool », le curseur indiquait le premier groupe. Davantage qualitatif, disait-on. Même si, dans le huis-clos des playlists, les écouteurs crachaient les deux formations. Et bien d’autres encore.
Car le nombre de ces groupes a explosé. Un peu plus tôt déjà avec Marylin Manson, Green Day, Linkin Park, Muse ou Rammstein. Un peu plus tard avec Avril Lavigne, Nickelback, etc. etc. etc. Souvent inspirés du heavy metal des années 1980, tous se sont pourtant réinventés. La musique se raccourcit, se simplifie, les looks empruntent à différents genres et époques. Explosions capillaires, chemises à carreaux, chaussures de skate. C’est aussi à cette époque que l’on entend de plus en plus prononcer l’insulte. Celle dont on n’aime pas entendre le nom. « Ah, t’écoutes ça? Trop commercial pour moi. » Répétée et rerépétée jusqu’à en être éculée.
Depuis cette période, la plupart de ces formations a toutefois eu du mal à tenir le coup. Entre les nouvelles modes, la génération zapping et les différentes cures de désintox, difficile d’inscrire son nom au Panthéon. Il faut aussi concéder que les membres ont vieilli. Le public également. La musique a parfois subi des modifications drastiques, en s’adaptant aux goûts du moment. D’autres fois elle a préféré rester enracinée au début du siècle.
La question se pose donc de savoir si ce trio fort a eu raison de retenter le coup quinze ans après son apogée. Première esquisse en juillet avec Blink-182 et un album qui n’a presque pas fait parler de lui, outre les querelles qui ont conduit un nouvel homme à prendre la place de Tom DeLonge. Réponse finale vendredi.