De drôles de chats se font les griffes à Saint-Maurice

La nouvelle exposition du Château de Saint-Maurice met à l’honneur les chats les plus célèbres de l’humour pop. Drôle, sensible et ludique, tour d’horizon.

David Trotta

Divinisé chez les Égyptiens, aux pouvoirs étranges au Moyen Âge, ami des sorcières et forces obscures, le chat, c’est aujourd’hui surtout cette boule de poils un peu opportuniste qui aime l’homme quand il recherche nourriture ou affection. Selon les cultures, cette panthère des salons totaliserait sept ou neuf vies. Sans compter celle au service de l’humour, comme le rappelle le Château de Saint-Maurice dans sa nouvelle exposition « Drôles de chats ».

Toujours avec un axe fort au service de la culture populaire, le Château de Saint-Maurice offre une plongée inédite dans l’univers du chat, omniprésent tant dans la bande dessinée qu’en dessin animé ou au cinéma. De Titi, qui croit encore avoir vu un « rôminet », à Garfield, en passant par Hello Kitty, Tom ou encore Félix. Jusqu’à se retrouver, en affiche, au Montreux Jazz Festival. Meilleur ami de certains dessinateurs, on redécouvre le chat telle une star chez Steinlen par exemple, auteur du cultissime « Chat Noir ». Ou chez Siné, maître du détournement de l’image du félidé, brillant portraitiste anthropomorphe, souvent pour moquer celle de l’homme. Deux des grandes signatures parmi celles mises à l’honneur à Saint-Maurice.

Le Chat déambule dans le Chablais

Après un passage remarqué de l’animal ce début d’année du côté de Genève, format monumental avec « Le Chat déambule », le Château de Saint-Maurice, dont l’esplanade offre aux visiteurs un modèle réduit d’un bronze ayant orné le quai Wilson, se paie aussi le luxe de consacrer un étage entier de sa bâtisse à Geluck. Après un rappel de l’épopée genevoise du Chat en guise de mise en bouche, place à une flânerie cynique, griffée Philippe Geluck, noire et potache. Drôle, évidemment, caractéristique de l’esprit futé, affuté voire redouté du Chat. Mais aussi poétique et percutante d’intelligence lorsque le dessinateur choisit d’emmener son fidèle compagnon dans l’univers de ses confrères.

Une exposition qui mêle avec une drôle de patte, délicate et cinglante, les genres et les styles. À voir jusqu’en novembre à Saint-Maurice. De quoi se poiler avec nos amies les bêtes. Chapristi !